LOISIRS
VENUS DE LA PEAU
VENUS DE LA PEAU
1
J’ai composé une ballade,
Ecoutez bien mes camarades,
C’est une ode, un chant à la gloire
De toutes ces dermatologues
Dont la beauté rare vous drogue,
Vous plonge en un spleen illusoire.
2
Ô vous nymphes resplendissantes,
Installées ou bien remplaçantes
Qui traitez la gale et l’acné;
Je vous dis sans caricature
Notre métier vous transfigure,
Amplifiant vos charmes innés.
3
A la dermato de Marseille,
Dont le regard, pure merveille,
Nous invite à béatifier;
Je veux bien devenir lupique,
Lichénien ou bien porphyrique
Afin d’être son écolier.
4
A celle de L’Hay les Roses
Qui séchant devant la bullose
Se résout à la biopsier,
Et dont les formes envoûtantes
Me mutent en son aide-soignante
Prosternée, soumise, à ses pieds.
5
Ô toi, la puvathérapeute,
Quand tu apparais, c’est l’émeute,
Excitant même les plus froids;
Je subirais cent de tes joules,
Me ferais lyncher par la foule
Pour effleurer l’un de tes doigts.
6
Toi la pro du laser qui tire
Sur les angiomes en point de mire,
Quand je t’aperçois c’est extra;
Je donnerais mes trois guitares
Et mes partitions les plus rares
Pour humer l’odeur de tes draps.
7
Toi la vénus des dispensaires
Aucun chancre ne t’indiffère.
De ton éclat, je me souviens;
Je t’entonnerais le gorille,
L’auvergnat, la première fille
Pour t’entendre me dire: «Viens».
8
Toi, la belle interventionniste,
Qui opère tumeurs et kystes
Avec tant de grâce et d’entrain;
Je serais prêt, c’est un scandale,
A prendre la carte vitale
Pour poser mes mains sur tes reins.
9
A celle aperçue en coulisses,
En tenue très incitatrice,
Au gala de notre congrès;
Je jouerais des fugues et des gigues
Jusqu'à m’écrouler de fatigue
Pour connaître tous ses secrets.
10
Et puis ne tenant plus que diantre !
Je vous conduirais dans mon antre,
Mon repaire, mon cabinet;
Je vous chanterais la filière
Debout, à genoux ou parterre
Pour admirer tous vos attraits.
11
Vous pensez: «Ce mec sur l’estrade,
C’est un pervers, c’est un malade,
Un tordu de la libido;
Si je le croise sur ma route
Je ferais tout, coûte que coûte,
Pour éviter ce zigoto».
12
Pourtant vous vous trompez mesdames,
Et je clame sans états d’âmes:
Je suis un gars très régulier,
Ni fada, ni vicieux, ni braque;
Plus fidèle que moi tu claques
Votre peur est injustifiée.
13
Si je chante dans cette salle,
A péter mes cordes vocales,
C’est pour le plaisir et l’amour
De mettre en valeur l’esthétique
De vous, dermatos magnifiques
Que nous côtoyons chaque jour.
Chanson du Congrès 1999 de dermatologie à
LILLE
Musique de Georges Brassens
Paroles de François Guilbert (APPD)