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REUNIONS DE L'APPD

C
uir chevelu - Réunion Appd du 11 06 2009
Le point de vue de l'urologue (Dr Rémy Abécassis)

Le Docteur Rémy Abécassis, urologue nous donne son point de vue sur le finastéride, médicament inhibant la transformation de la testostérone en DHT (dihydrotestostérone).

Effets secondaires reconnus du traitement par Propécia (finastéride à 1 mg/jour)

  • Baisse de la DHT 
  • Faible augmentation (15 à 20%) de la testostérone et de l'œstradiol, sans modification du rapport testostérone/œstradiol
  • Effets dont l'origine est probablement hormonale mais non certaine
    • dysérection
    • gynécomastie (surtout chez les patient ayant déjà fait une poussée antérieure)

Le bilan préthérapeutique : dépistage du cancer de la prostate

  • Toucher rectal
  • Phosphatases acides prostatiques
  • PSA : 
    • apparu en 1987,
    •  détection plus précoce (rapport PSA libre / PSA total non systématique)
    • à faire systématiquement avant le traitement  (dosage de référence) après l'age de 40 ans
  • Biopsies multiples (>= 12) au moindre doute (l'IRM apportant rarement une certitude)

Influence du finatéride sur le dépistage du cancer

  • Evolution du taux de PSA
    • Le taux de PSA est divisé par 2 après 2 mois de traitement par finastéride à 1 mg/jour (Propécia) ou 5 mg/jour (Chibroproscar)
    • Le taux de PSA reste stable 2 ans après le début du traitement par finastéride
    • Le taux de PSA se normalise dans les 6 mois suivant l'arrêt du finastéride à 5 mg/jour.
    • Le rapport PSA libre / PSA total est inchangé et est interprété normalement.
    • Sous finastéride, la sensibilité de la détection des cancers par le PSA est améliorée
    • Certains cancers prostatiques à PSA négatif ont toujours existé, bien avant l'apparition du finastéride.
  • Evolution du volume prostatique
    • Au cours du traitement des adénomes prostatiques (5mg/jour),  le réduction du volume de la prostate est d'environ 20%, prédominant en zone péri-uréthrale de transition.
    •  L'évolution du volume prostatique a été peu documentée à 1 mg/jour
    • Le diminution du volume prostatique augmente la sensibilité de détection du cancer par le toucher rectales et les biopsies transrectales

Effets du finastéride sur le risque de cancer

  • Cancer de la prostate
    • Diminution de 15% du risque d'incidence de cancer de la prostate sous finastéride par rapport aux sujets témoins (- 25% à 5mg/jour, y compris pour les cancer de haut grade)
    • Incidence de gravité des cancers est passée de 6,5% à 5,1%
    • Le finastéride n' induit pas de cancer de haut grade .
    • Le finastéride n'a pas (encore) d'indication dans la prévention du cancer de la prostate
  • Cancer du sein chez l'homme
    • 50 cas ont été publiés dans le monde à la dose de 5 mg/j et seulement 3 cas à la dose de 1 mg/jour, ce qui n'est pas différent de l'incidence attendue dans la population normale
    • Aucun cas n'a été signalé au cours des études cliniques à la dose de 1 mg/jour
    • Signalement "de précaution" de cancers du sein sur la plaquettes mais sans modification des indications.

Etudes comparatives du finastéride en fonction de la dose

  • Volume des cheveux : Une étude en cours ne montre pas pour le moment de différence importante entre le volume des cheveux traités à 5 mg/jour et celui des cheveux traités à 1 mg/jour
  • Oligospermie : possible à 5 mg/jour, inexistante à 1,5 mg/jour
  • Libido :  baisse de la libido possible à 5 mg/jour , inexistante à 1,5 mg/jour
  • DHT (dihydrotestotstérone) :
    • baisse identique à 5 mg/jour et à 1 mg/jour
    • à 0,2 mg/jour, la baisse de DHT est identique à celle sous placébo

Conclusion

  • La normalisation du PSA après arrêt du traitement par finastéride n'est pas documentée (6 mois après arrêt d'un traitement à 5 mg/jour)
  • Le bilan préthérapeutique mérite de comporter un dosage de référence de PSA :
    • après 40 ans en cas d'antécédent familial de cancer de la prostate
    • après 50 ans dans le cas général
Noter les excellentes références bibliographiques de l'article de Pascal REYGAGNE :
Cuir chevelu: quoi de neuf ? Réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénéréologie Avril 2010;196:47-57.

Mis en ligne sur le site www.appd.fr par Jean-Luc Varlet